La peur a laissé place au soulagement, mais les émotions restaient vives encore, jeudi matin. Les nouvelles de l’état de santé de Samuel Nibombé étaient bonnes et rassurantes, lui qui a été victime d’un malaise cardio-respiratoire en finale du Challenge Espoirs contre Rennes. Le directeur de l’Academy de l’AS Monaco, Sébastien Muet, chamboulé et voulant surtout retenir « qu’un grand machin de 1,97m est sur ses deux pieds », a livré son témoignage à Nice-Matin après la frayeur vécue sur la pelouse du Roazhon Park, mercredi soir.
« J’étais content de voir son sourire ce matin, avec ses grandes dents blanches, a-t-il posé au quotidien azuréen. J’ai passé la nuit à ses côtés, sur un petit fauteuil, pour surveiller sa respiration. Il n’y a qu’une chose à dire : Samuel va bien. Il a ses souvenirs, ses repères et il est conscient. Il est très bien pris en charge par le staff de Rennes, très bien entouré par les experts de l’hôpital où il va passer de nouveaux examens. » Le formateur veut évidemment comprendre ce qui est arrivé au défenseur de 17 ans : « Il faut trouver les causes de ce malaise, chercher à comprendre. Mais je ne suis pas médecin et je ne veux pas parler trop vite. Tirer des conclusions n’est pas mon rôle. »
« J’ai 49 ans et j’ai encore du mal à faire ce travail de verbalisation, alors à 18 ans, quand vous avez vu votre pote au sol, ce n’est pas évident. »
Sébastien Muet, le directeur de l’Academy, à propos de l’accompagnement psychologique des joueurs
Muet a insisté sur la solidarité qui s’est manifestée entre les deux clubs pour sauver la vie de Nibombé : « Ce qu’il s’est passé, c’est extraordinaire. Il y a eu une grande qualité d’accueil de Rennes et une grande collaboration avec la Fédération française de football. (…) Je tiens à remercier le président rennais (Arnaud Pouille) et Denis Arnaud, le directeur du centre de formation, pour tout ce qu’ils ont fait avant, pendant et ce qu’ils font encore pour nous accompagner dans cet évènement. C’est un bel exemple de ce que doit être le foot, de l’intérêt de mutualiser les forces. Ils ont été plus qu’au service du foot. L’union des experts de Rennes et Monaco a permis de sauver une vie et cela fait plaisir à voir. »
Si Nibombé a pris la parole depuis son lit d’hôpital pour rassurer tout le monde, il va falloir accompagner les jeunes coéquipiers du Belge, forcément sous le choc : « Cela va être notre responsabilité de l’organiser. On les a déjà regroupés dans le vestiaire après le match pour qu’ils puissent verbaliser leurs émotions et mettre des mots sur ce qu’ils ressentaient. Jeannette Lyonnet, la préparatrice mentale du centre de formation, et le staff, ont fait un gros travail de verbalisation. Il y aura une prise en charge aussi à la Diagonale, avec une cellule psychologique pour poser des mots. (…) J’ai 49 ans et j’ai encore du mal à faire ce travail de verbalisation, alors à 18 ans, quand vous avez vu votre pote au sol, ce n’est pas évident. »