Hradecky : « Je me sens à mon meilleur niveau »

Ce jeudi, l’AS Monaco a présenté sa dernière recrue à la presse, Lukas Hradecky. Le gardien de 35 ans s’est montré enjoué et souvent rieur, contrastant avec le ton souvent monocorde de nombre de ses compatriotes, parfois réputés pour cela. « Bonjour je m’appelle Lukas. Je suis content d’être ici. Je suis un gardien (en français). Et c’est tout ce que je sais (rires) », s’est-il présenté avant même que la première question soit posée. Dans un registre plus sérieux, l’ancien de Leverkusen a expliqué les raisons qui l’ont poussé à choisir le projet monégasque : « Monaco m’a contacté et Thiago (Scuro) et Carlos (Avina) m’ont présenté le projet. Adi (Hütter) m’a également appelé. Ils m’ont rappelé que le projet était un mix comme à Leverkusen, il y a deux ans, quand nous avons connu de grands succès et je voulais apporter mon aide. »

Il y a deux ans, Hradecky a réalisé une saison exceptionnelle avec le Bayer Leverkusen, avec un doublé Coupe-Championnat sans concéder la moindre défaite. Le Finlandais aimerait bien le reproduire avec Monaco : « Leverkusen a été une période très faste de ma carrière, une année historique pour le club et j’ai été heureux d’en faire partie. On pensait tous que c’était impossible de faire une saison entière sans perdre un match mais c’est la même chose qu’ici : il s’agit de créer un environnement sain pour remporter des matches et d’avancer sans se soucier de l’adversaire. Nous étions forts, concentrés sur le match suivant sans regarder derrière nous. C’est nécessaire pour être compétitif au plus haut niveau. Il y a une équipe de qualité ici et nous ne savons pas ce qui peut arriver dans le football. Donc il n’est pas impossible de refaire la même chose. »

Dans cette saison historique, le portier avait notamment été préservé en ne jouant pas la Coupe d’Europe. Une décision qu’il a pu regretter, même s’il a trouvé des aspects positifs. Et malgré ses 35 ans, Hradecky se sent toujours très jeune : « Je voulais jouer mais ce n’était pas ma décision. Que ce soit à Leverkusen, Monaco ou en sélection, tout est une question d’équipe. Si le coach décide de quelque chose, vous devez le respecter. Même en tant que capitaine, j’étais d’accord avec ça et vous pouvez le voire de deux façons. Quand je ne jouais pas, j’avais la possibilité d’être un peu plus relâché mentalement ce qui était bien pour préparer les matches suivants. Mais je suis prêt quand on a besoin de moi. Je me sens à mon meilleur niveau et j’ai été chanceux avec les blessures. J’ai 35 ans mais j’ai l’impression d’en avoir 30. »

De bons débuts face à l’Inter

Celui qui est également passé par Francfort a aussi fait part, non sans une certaine forme d’autodérision, de ses qualités et ce qu’il peut apporter à l’équipe : « Je pense que j’ai quelques qualités (rires). Vous ne pouvez jamais être certain à 100% de prendre les bonnes décisions, mais je pense qu’avec l’expérience que j’ai, dans ma façon de prendre des décisions, je peux rendre les choses plus faciles pour mon équipe et mes défenseurs. Ils savent qu’ils peuvent compter sur moi. Je ne pense pas avoir beaucoup de faiblesses, je pense être bon à peu prêt partout, notamment dans la distribution, pour repartir de derrière, ce qui est important dans notre style. » Il a aussi ajouté qu’il espérait apporter du « calme » à l’équipe.

À peine officialisé vendredi dernier, Hradecky était déjà sur le terrain pour affronter l’Inter Milan en amical. Une journée qui a été intense pour lui : « C’était aussi mon souhait de jouer tout de suite, pour apprendre à connaître mes coéquipiers. C’était une journée assez trépidante. On a signé le contrat à 15 heures, et j’étais levé à 7 heures du matin pour terminer ma visite médicale. Pour ce qui est du résultat, c’était vraiment dommage de perdre, mais le plus important était d’engranger du temps de jeu. Dans le monde des gardiens, les situations ne changent pas mais c’était de bons débuts et le plus important était de me familiariser avec mes nouveaux coéquipiers. Pour ce qui est de la communication, on va évidement s’adapter dans les jours suivants. »

« Si j’ai une mauvaise journée, je bois une bière et je l’oublie »

Lukas Hradecky

Cette communication reste à parfaire, de même que les automatismes avec ses défenseurs selon les situations. D’ailleurs, le gardien ne se formalise pas de savoir si l’équipe jouera avec une défense à quatre ou une défense à trois. Selon lui, l’adaptation reste la clé de tout : « Cela n’a pas d’importance. Mon ancien entraîneur, Xabi Alonso, aimait aussi beaucoup changer. C’est aussi malin de ne pas jouer de la même façon à chaque fois. Que ce soit dans le foot ou dans la vie, il faut constamment s’adapter à de nouvelles situations. L’idée est de créer de la stabilité avec le ballon et nous avons besoin d’être difficile à lire et à jouer. »

Enfin, Hradecky a évoqué la pression inhérente à son travail : « Il y a toujours de la pression. Je pense que j’aurais arrêté de jouer si je ne la ressentais pas. Vous avez besoin de ces papillons dans l’estomac mais avec l’expérience et les années, on apprend à gérer ça. Personne n’est parfait, je peux aussi faire des erreurs, mais il faut pouvoir rebondir et surtout donner l’impression de ne jamais pouvoir en faire. Et en cas de mauvais jour, je bois la pression à la maison et j’oublie cette mauvaise journée (rires). »

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