Krépin Diatta n’était pas dans le groupe de Sébastien Pocognoli pour le déplacement à Marseille, dimanche, et d’ici les prochaines semaines, il faudra s’y habituer, puisque l’ailier sénégalais, reconverti comme piston ou latéral, sera à la Coupe d’Afrique des Nations (21 décembre-18 janvier) en compagnie de Lamine Camara, son jeune coéquipier à l’AS Monaco. Pour L’Équipe, Diatta a évoqué sa place en sélection et ses souvenirs dans cette compétition, que les Lions de la Teranga ont une vraie chance de remporter. Ils espèrent ainsi succéder à la Côte d’Ivoire de Wilfried Singo, vainqueur en 2023.
Avant la consécration des Éléphants, c’était justement le Sénégal qui avait soulevé le trophée, au Cameroun, en 2022. Sans Diatta, gravement blessé à un genou un mois plus tôt, lors d’une rencontre dans le froid du nord de la France et de Lille (2-2, le 19 novembre 2021), alors qu’il avait été l’un des joueurs les plus utilisés lors des éliminatoires. Un crève-cœur, forcément, même si cette victoire l’a rempli de joie : « J’avais les larmes aux yeux à la maison, c’était tellement émouvant. J’ai toujours rêvé de gagner avec mon pays. Je suis tellement fier de cette victoire même si je n’y étais pas. »
Le Monégasque est d’ailleurs revenu sur cette bascule et la suite des événements : « Je me blesse un mois avant la CAN. Quand j’ai la blessure, je continue. À la mi-temps, je sens le genou instable. Le doc regarde et me dit : « Les nouvelles ne seront pas bonnes. » Je passe l’IRM, les croisés, six mois. J’étais dévasté. Et Aliou Cissé (le sélectionneur) m’a appelé pour me mettre dans la liste, qui était de 26, car « tu le mérites, tu as toujours été titulaire ». Après mille réflexions, j’ai dit au coach que le mieux était de prendre un joueur sur qui il pourra compter. Je ne voulais pas être égoïste. »
Si Diatta n’a pas eu la chance de disputer la CAN 2021, il avait en revanche joué celle de 2019, en Égypte, alors qu’il n’avait encore que 20 ans et ne comptait que trois sélections. Il y avait notamment inscrit un but, son premier avec le Sénégal, face à la Tanzanie (2-0, le 23 juin 2019), et s’était mis en valeur : « Je commence titulaire les deux premières rencontres, je suis élu homme du match pour le premier contre la Tanzanie, où je marque mon premier but. Je termine meilleur espoir de la compétition. Une expérience inoubliable. »
Aujourd’hui, et malgré le changement récent de sélectionneur, avec la prise de pouvoir de Pape Thiaw, Diatta reste un incontournable de sa sélection : « Sans mes huit mois sans jouer ni mes petites blessures, je pourrais avoir bien plus de 70 sélections. Disons que je suis entre les générations, (…) mais je me suis fait une belle place. Comment l’aurais-je imaginé en quittant la Casamance ? Des enfants me disent : « Tu es mon joueur préféré. » (…) C’est un tel sentiment de fierté. Et si je pouvais gagner au Maroc, ce serait merveilleux. Mais c’est la CAN la plus relevée, dix ou douze équipes peuvent le faire, même si on aura une étiquette de favori aussi. »
