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Finir en beauté

Avec la réception d’Ajaccio ce dimanche (17h05) au stade Louis-II pour le compte de la 19e journée de Ligue 1, l’AS Monaco en aura fini avec la phase aller de cet exercice 2022-2023. Une délimitation rendue symbolique cette saison en raison du réagencement du calendrier.

Forme et enjeux

Après deux succès à la reprise contre Auxerre et Brest, Monaco a vécu une dernière semaine moins agréable avec une élimination en Coupe de France contre Rodez qui fait tâche et un nul contre Lorient, alors que tout aurait pu mal tourner. Les Rouge et Blanc menaient au score avant d’être rejoints au tableau d’affichage, ce qui n’est pas si grave en soi. Le problème vient surtout du second but encaissé deux minutes plus tard, plaçant l’ASM dans une position défavorable et contraire à la physionomie de la rencontre. Un scénario de match qui a exposé une fois de plus les failles mentales de cette équipe, même si on peut se féliciter de l’avoir vu pousser jusqu’au bout pour obtenir un égalisation plus que méritée dans le temps additionnel.

Paradoxalement, c’est sur cet aspect que Philippe Clement a estimé la progression de son équipe comme la plus importante depuis un an : « On aurait certainement lâché il y a un an. Aujourd’hui, l’équipe fait tout pour rester dans le match, pour ne pas douter et toujours y croire au contraire. » Peut-être faut-il voit un peu de méthode Coué de la part du coach asémiste qui tente sûrement de se convaincre. Car de l’extérieur, ce n’est pas forcément l’impression que cela donne et les exemples qui montrent l’inconstance de l’équipe sont beaucoup trop nombreux cette saison et même depuis le début de l’année civile. Les deuxièmes périodes contre Brest et Rodez et ce flottement de quelques minutes contre Lorient sont symptomatiques d’un mal persistant.

Malgré tout, l’ASM à l’occasion d’achever la phase aller au pied du podium. Certes, elle sera sans doute un peu loin de Marseille, troisième, mais elle parvient encore à tenir la cadence car les accrocs ne sont pas encore trop préjudiciables. Avec 34 points minimum, Monaco réalise sa meilleure phase aller sur le plan comptable depuis 2017. La phase retour, quant à elle, débutera justement à la toute fin janvier par un déplacement à Marseille, pour la 20e journée. D’ici là, il serait de bon ton de ne pas se trouver à huit point dans le rétroviseur comme c’est le cas actuellement. Autrement dit, une victoire contre Ajaccio est impérative. Ensuite, il sera temps de se concentrer sur une confrontation directe qui pourra peut-être changer la donne.

L’adversaire

Promu cette saison, l’AC Ajaccio est en difficulté dans ce championnat, avec une 16e place et seulement un point d’avance sur la zone de relégation. Mais les Corses peuvent s’appuyer sur une défense et un bloc relativement solides, hérité de la saison passée de Ligue 2 où ils n’avaient encaissé que 19 buts en 38 journées. Cette saison, les hommes d’Olivier Pantaloni ont encaissé 27 buts, ce qui en fait la 13e défense de l’élite ce qui n’est pas aussi exceptionnel que la saison passée. À titre de comparaison, Monaco ne fait pas beaucoup mieux, avec 25 buts encaissés depuis le début de l’exercice.

C’est surtout offensivement que le bât blesse pour les Ajacciens et ce n’est pas un problème nouveau. L’an passé, ils n’avaient déjà inscrit que 39 buts en 38 journées, un total extrêmement faible pour un promu et ils ont cette année marqué à 15 reprises, ce qui fait du club corse la plus mauvaise attaque du championnat. Un bilan qui serait sans doute encore pire s’ils n’étaient pas l’équipe qui avait obtenu le plus de pénaltys (8) juste devant l’ASM (6). En revanche, ils n’en ont converti que cinq. C’est sur le dernier d’entre eux qu’ils sont péniblement venus à bout de la lanterne rouge Angers lors de la 16e journée.

Le joueur à surveiller

Youcef Belaïli – Ailier gauche – 30 ans

Les pénaltys constituent une véritable arme pour Ajaccio et notamment pour celui qui les frappe depuis son arrivée en Corse en octobre dernier. Youcef Belaïli a converti quatre de ses cinq tentatives. Fantasque, inconstant mais parfois brillant, il constitue un véritable renfort pour le collectif ajaccien à l’heure actuelle et il est un des rares joueurs à être capable de faire des différences sur le plan offensif.

Reste à savoir si l’international algérien sera en forme pour ce déplacement. En effet, Olivier Pantaloni a révélé que Belaïli avait été touché par le Covid lors du dernier week-end de Coupe de France avant de retrouver les terrains en Ligue 1 : « Il a eu le Covid. L’autre soir (contre Reims, ndlr) il était sur le terrain et le lendemain il a eu de la toux et un gros mal de gorge. » Même s’il semble aussi avoir été mis à l’amende par son club après une virée en Algérie pendant sa convalescence. Mais ce n’est pas la première fois et sans doute pas la dernière que Balaïli défraie la chronique.

L’historique

Les confrontations entre Monaco et Ajaccio en Ligue 1 ont été peu nombreuses. Seulement huit rencontres ont été disputées au stade Louis-II dans le cadre de la première division et Monaco a glané quatre succès et concédé trois nuls. Il faut remonter très loin pour trouver trace d’une victoire ajaccienne en Principauté dans l’élite, 55 ans plus précisément, puisque c’était lors de la première opposition entre les deux équipes, en 1967 (0-1). Si les joueurs de l’Île de Beauté n’ont qu’un succès en Principauté, ils ont en revanche souvent marqué, dix fois en huit matchs, même s’ils sont muets depuis deux déplacements.

La dernière fois que Monégasques et Corses se sont affrontés, c’était lors de la saison 2013-2014. Monaco était alors coaché par Claudio Ranieri et venait de faire son retour en Ligue 1. Les Asémistes s’étaient imposés sur la plus petite des marges (1-0) et avaient eu toutes les peines du monde à forcer le verrou corse, et ce malgré une supériorité numérique en seconde période. La faute au gardien acéiste décisif à de nombreuses reprises, un certain Guillermo Ochoa, et aussi à deux poteaux trouvés sur coup-franc par James et Moutinho. C’est Emmanuel Rivière qui avait finalement libéré les Rouge et Blanc à l’amorce du dernier quart d’heure.

Les cinq dernières confrontations en Ligue 1 au stade Louis-II

  • Saison 2013-2014 (17e journée) : 1-0
  • Saison 2005-2006 (13e journée) : 3-0
  • Saison 2004-2005 (13e journée) : 2-2
  • Saison 2003-2004 (31e journée) : 3-3
  • Saison 2002-2003 (15e journée) : 3-2

Les groupes

Le groupe monégasque

  • Gardiens : Didillon, Lienard, Nübel.
  • Défenseurs : Aguilar, C. Henrique, Disasi, Jakobs, Maripan, Sarr, Vanderson.
  • Milieux : Akliouche, Ben Seghir, Camara, Diatta, Fofana, Golovin, Magassa, Matazo, Minamino.
  • Attaquants : Ben Yedder, Boadu, Embolo.

Absents : G. Martins (gêne), Volland (reprise), J. Lucas (choix du coach).

Le groupe ajaccien

  • Gardiens : Leroy, Sollacaro.
  • Défenseurs : Alphonse, Avinel, Diallo, Gonzalez, Mayembo, Vidal, Youssouf.
  • Milieux : Bayala, Chabrolle, Lebas, Mangani, Marchetti, Nouri.
  • Attaquants : Belaïli, Botué, El Idrissy, Levine, Moussiti-Oko.

Absents : Coutadeur, Koné, Touzghar (blessés), Hamouma (malade), Barreto, Spadanuda (reprise).

La déclaration

Philippe Clement : « Il y a des individualités qui peuvent faire la différence. C’est une équipe qui encaisse peu de buts au regard de leur classement. J’ai entendu que c’était typique des équipes corses d’être toujours présentes dans l’engagement et on le voit dans cette équipe. Il faudra casser le mur et ne pas se faire prendre en contre. »

Photo : AS Monaco

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