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CAN, Coupe d’Asie : un mois de tous les dangers

Les premiers mois de l’année 2024 vont constituer une période charnière dans la saison de l’AS Monaco. Avec deux compétitions internationales et une pelletée de joueurs absents, le club de la Principauté va devoir trouver des parades pour gérer au mieux la vie sans ses internationaux.

Ce jeudi, Wilfried Singo a été le premier à apprendre sa sélection pour la prochaine Coupe d‘Afrique des nations. Le premier nom annonciateur d’une véritable saignée pour l’ASM, puisque six joueurs au total devraient être concernés par les compétitions internationales en ce début d’année civile. À l’Ivoirien se sont ajoutés les Sénégalais Ismail Jakobs et Krépin Diatta ce vendredi, tandis que devraient suivre le Ghanéen Mohammed Salisu, le Malien Mohamed Camara, sans oublier le Japonais Takumi Minamino, qui se rendra très probablement au Qatar pour disputer la Coupe d’Asie des nations.

Dès le coup de sifflet final contre Toulouse, les probables futurs appelés ont pris une direction différente de celle de leurs compères. Alors que la majorité du groupe a continué de s’entraîner les jours qui ont suivi la rencontre de la 17e journée contre Toulouse (2-1), ceux qui seront amenés à jouer en sélection entre janvier et février ont pu profiter de quelques jours de repos, comme l’avait annoncé Adi Hütter avant le match, et la plupart d’entre eux sont rentrés au pays où les rassemblements commencent à s’organiser.

Vers de longues absences ?

Dès le Premier de l’an, Takumi Minamino sera notamment sur le pont pour disputer une rencontre amicale de la Toyo Tires Cup contre la Thaïlande, en guise de préparation pour la Coupe d’Asie, qui débutera le 12 janvier. Celle-ci s’étendra jusqu’au 10 février et le Japon se positionne comme l’un des principaux favoris de cette compétition remportée par le Qatar lors de sa dernière édition en 2019. Cette année-là, les Japonais étaient parvenus jusqu’en finale (défaite 1-3), leur seule défaite à ce stade de la compétition en cinq participations.

La saison dernière, une absence de Minamino n’aurait pas eu trop d’impact tant l’ancien de Liverpool n’était pas au niveau, ce qui lui avait d’ailleurs valu de sortir de la sélection d’Hajime Moriyasu pour de nombreux mois, juste après la Coupe du monde au Qatar, en décembre 2022. Mais la donne a changé cette année puisqu’il est désormais le joueur le plus décisif et le plus impliqué sur les buts de l’ASM. Si la liste des Samurai Blue pour la Coupe d’Asie n’a pas encore été officiellement dévoilée, la présence de Minamino en sélection depuis octobre et pour cette rencontre contre la Thaïlande laisse présager d’une future convocation, et donc potentiellement d’une longue absence.

Pour la Coupe d’Afrique, il en sera potentiellement de même pour plusieurs Monégasques, à commencer par les internationaux sénégalais, qui auront un titre à défendre. En 2021, les Lions de la Teranga avaient conquis leur premier trophée, sans Krépin Diatta, déjà Monégasque et alors gravement blessé à un genou, ni Ismail Jakobs, encore chez les Espoirs allemands. Mais les hommes d’Aliou Cissé nourrissent forcément de grandes ambitions et auront à cœur de conserver leur couronne, et ils font naturellement partie des favoris de la compétition.

La Côte d’Ivoire de Singo, qui sera le pays hôte de cette CAN 2023, aura elle aussi son mot à dire cette année et voudra briller devant son public. Par rapport au Mali de Camara et au Ghana de Salisu, ces deux nations semblent les mieux armées pour tenter d’aller au bout, soit le 11 février pour la finale de la compétition, ce qui pourrait donc potentiellement faire manquer en tout sept matches de l’ASM, un chiffre considérable.

Une défense amputée

C’est principalement dans l’arrière-garde que les manques seront les plus importants. Wilfried Singo s’est révélé le défenseur central le plus régulier depuis son arrivée du Torino cet été et son absence sera probablement douloureuse. Plus que celle de Mohammed Salisu qui a retrouvé les terrains seulement en décembre et n’a pas encore prouvé qu’il était un indiscutable dans cette défense. Mais à sa place, Soungoutou Magassa n’a pas vraiment progressé après un bon début de saison et se trouve dans le dur, ce qui n’offre que partiellement des garanties au collectif asémiste. Idem pour Chrislain Matsima qui joue peu et peine à franchir un cap.

Le probable départ de Camara, actuellement en train de se remettre d’une blessure à un ischio-jambier, ne devrait pas non plus permettre à Hütter de repositionner Zakaria en défense centrale puisqu’il en aura aussi besoin au milieu de terrain, en sachant que Matazo est forfait pour plusieurs semaines et que Diop s’est révélé décevant sur ses récentes entrées en jeu. Pour pallier ces absences, Monaco serait donc à la recherche d’une défenseur central sur le mercato hivernal et aimerait notamment enrôler le Brestois Lilian Brassier.

Ouattara attendu au tournant

Sur les côtés, le départ de Jakobs permettra à Kassoum Ouattara de montrer ce dont il est capable. Mais avec seulement 11 minutes jouées depuis son arrivée début novembre, difficile de savoir à quoi vraiment s’attendre avec l’ancien Amiénois, qui devra avant tout faire ses preuves. Quant à Diatta, il n’est plus un titulaire mais chacune de ses entrées ou de ses titularisations à la place de Vanderson se est avérée satisfaisante. Le Brésilien risque de tirer la langue s’il doit enchaîner mais il lui faudra éviter de se blesser ou d’être suspendu car il n’y a aucun latéral droit de métier dans le groupe pro. À moins que l’ASM ne se tourne vers un joueur polyvalent tel que Thilo Kherer.

Après de très bonnes prestations en septembre et en octobre, Maghnes Akliouche s’est montré moins décisif et moins impactant sur la suite de la phase aller et des rencontres auxquelles il a pris part. Le jeune milieu offensif de 21 ans est loin d’être un titulaire dans l’esprit d’Adi Hütter, lui qui n’a été aligné dans le onze de départ qu’à cinq reprises, le plus souvent en raison d’absence de Golovin ou de Minamino. S’il est le choix numéro un pour succéder à ce dernier, il aura tout à prouver, alors que la concurrence d’Eliesse Ben Seghir, très estimé par l’Autrichien et qui n’a pas encore pu lancer sa saison (2 apparitions seulement) en raison des blessures, devrait se manifester. 

Des adversaires difficiles

Pour ne rien arranger, le calendrier des Rouge et Blanc ne sera pas très clément durant cette période. Les hommes d’Adi Hütter ont hérité du pire tirage possible pour leur entrée en lice en Coupe de France, en tombant sur Lens à l’extérieur. Jusqu’au 11 février, trois tours de Coupe ont été programmés, jusqu’au 8es de finale, ce qui pourra au choix compliquer la vie des Monégasques ou bien leur laisser plus de temps en cas d’élimination prématurée dans la compétition. 

Car du temps, ils en auront aussi besoin dans l’optique de bien préparer les échéances du championnat. La reprise de la Ligue 1 se fera avec une réception difficile de Reims le 13 janvier, avant d’enchaîner avec un déplacement à Marseille, qui n’aura a priori rien d’une partie de plaisir, même si la formation olympienne sera elle aussi fortement impactée par la CAN. Viendra également un déplacement chez le dauphin niçois, le week-end des 10 et 11 février. Reste à savoir si, pour ce rendez-vous qui peut valoir son pesant d’or pour la suite de la saison, Monaco aura déjà récupéré quelques-uns de ses internationaux.

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