Un 100m à dix haies

Avec le retour de la L1 à 18 clubs et à 34 journées, les Monégasques ont encore dix matches à disputer pour valider leur place sur le podium, synonyme de retour en Ligue des champions.

Monaco vient de négocier deux affiches de premier choix avec un déplacement à Lens (3-2) puis la réception du PSG (0-0), ce qui pouvait ressembler à un tournant dans la saison. Après avoir engrangé quatre points sur cet enchaînement, l’ASM pointe à la troisième place de Ligue 1 alors qu’il reste dix journées à disputer. L’occasion de faire le point sur ce « sprint de 100 mètres » comme l’a décrit vendredi Adi Hütter.

Accrochés au podium

L’objectif annoncé en début d’exercice et répété au fil des mois par les dirigeants monégasques est la Ligue des champions. Ils comptent bien retrouver la plus prestigieuse des compétitions européennes à l’occasion du centenaire du club l’été prochain. Pour cela, une des quatre premières places est nécessaire. Dans le nouveau format de la C1, les trois premiers de L1 verront la phase de groupes, alors que le quatrième devra passer par deux tours préliminaires. Pour l’instant, Monaco est dans les clous en occupant donc la troisième place. Mais la concurrence est sur ses talons.

Si la surprise brestoise, deuxième mais défaite par Lens ce samedi (0-1), compte toujours quatre points d’avance avant que Monaco ne joue à Strasbourg, les positions sont bien plus resserrées derrière. Lens, avec à leur succès acquis grâce à un but de Ruben Aguilar, se trouve désormais à hauteur de l’ASM, qui compte 42 points et qui pourrait reprendre trois longueurs d’avance en cas de succès en Alsace. Lille est cinquième et totalise 41 points. Sixième, Nice est dans une très mauvaise passe et reste bloqué à 40 unités après avoir enregistré une nouvelle défaite vendredi soir, contre Montpellier (1-2). Marseille, 36 points, et Rennes, 35, peuvent même demeurer des menaces d’ici à la fin du championnat.

Les Rouge et Blanc ont en quelque sorte leur destin en mains, ce qui était moins le cas après 20 journées, lorsqu’ils pointaient à la cinquième place. Depuis leur entame de saison flamboyante, où ils ont occupé le fauteuil de leader sept fois sur les neuf premières journées, les Azuréens sont globalement installés sur le podium. Ils n’y ont chuté qu’à cinq occasions : entre les 18^e et 20^e journées après une défaite contre Reims (1-3) et deux nuls à Marseille (2-2) puis face au Havre (1-1), puis à l’issue du 22^e acte avec la déconvenue contre Toulouse (1-2).

Un final en trois temps

Les deux derniers résultats asémistes peuvent laisser penser que la machine est relancée. En tout cas, l’équipe a montré un état d’esprit en adéquation avec ses objectifs. Mais il s’agissait de deux chocs du championnat. Le contenu sera-t-il à la hauteur dans des affiches moins prestigieuses ? Les trois prochains rendez-vous donneront une réponse : Monaco va se déplacer à Strasbourg ce dimanche, puis recevra Lorient le 17 mars et ira à Metz le 30. Trois formations qui luttent pour le maintien. L’ASM retrouvera d’ailleurs un enchaînement similaire lors des trois dernières journées : la réception de Clermont, un voyage à Montpellier et enfin la visite de Nantes au Louis-II.

Depuis le début de la saison, les Monégasques n’ont perdu aucun match face aux six derniers de Ligue 1, mais ils ont lâché plusieurs points en cours de route. Leur bilan est de trois victoires et quatre nuls contre ces adversaires, ce qui n’est pas forcément un parcours de ténor du championnat. Les deux matches nuls face au Havre ont par exemple dessiné une vraie défaillance, comme le revers face au TFC à un moment où il était 14^e (il est remonté 10e depuis). L’objectif sera de moins gâcher pour rester en position favorable durant le mois de mars puis de finir le travail en mai.

Entre-temps, quatre rencontres mettront aux prises les Monégasques avec des équipes qui aspirent aux places européennes : Rennes, Lille, Brest et Lyon. Les trois premiers matches de cette série, surtout, peuvent particulièrement peser dans la balance. Résister à une équipe comme Lille est le meilleur moyen de l’empêcher de passer devant. Mais le LOSC, comme l’OL, fait partie des six équipes qui ont battu l’ASM depuis le début de la saison. L’avantage peut être le calendrier européen : les quarts de finale de la Ligue Europa Conférence auront lieu les 11 et 18 avril, alors que les Dogues ont gagné 3-0 leur huitième de finale aller. Et le Monaco-Lille de L1 se disputera au milieu, le 14 avril.

Des précédents pas tous rassurants

Pour atteindre leurs objectifs, les joueurs d’Adi Hütter devront faire mieux que ceux de Philippe Clement un an plus tôt. Sur les dix dernières journées, ils n’avaient gagné que trois fois, pour deux nuls et cinq défaites, concluant même par trois revers qui l’ont fait glissé de la quatrième à la sixième place. Depuis le titre de 2017, une saison conclue par 12 victoires, difficile de dégager une tendance sur les fins de Championnat de l’ASM. Trois dernières lignes droites ont été bien négociées, trois l’ont moins été.

En 2021-2022, Monaco avait fini en boulet de canon en engrangeant 28 points sur 30 possibles, pour remonter de la huitième à la troisième place. La saison précédente s’était aussi bien terminée (23/30, 3e), comme en 2017-2018 (20/30, 2e). À l’inverse, les Rouge et Blanc ont encore plus mal fini en 2018-2019 (9 points) que la saison passée (11), ce qui avait tout de même été suffisant pour se maintenir de justesse (17^e). La fin d’exercice 2019-2020 avait été un peu particulière avec une conclusion improvisée à cause du Covid, alors que Monaco restait sur un 15/30 qui lui avait valu la neuvième place, à un point de la cinquième. L’objectif est de ne pas revivre une telle frustration.