L’AS Monaco a souffert pour venir à bout du FC Metz, dimanche (5-2), pour la 5e journée de Ligue 1. La rencontre s’est décidée dans ses dernières minutes, alors que les Lorrains ont tenu la dragée haute aux Monégasques. Auteur d’un doublé, Ansu Fati a endossé le costume de sauveur.
Les Rouge et Blanc avaient le devoir de réagir après la débâcle contre Bruges (1-4), jeudi, et on peut dire qu’ils l’auront fait face à Metz, au moins dans le scénario du match qui a tourné en leur faveur. Car sur le contenu, il y aurait peu à dire mais énormément à redire. Adi Hütter faisait d’ailleurs la moue à la mi-temps, mécontent de l’absence d’intensité, de rythme et de combinaisons devant la partition de son équipe, alors qu’elle avait beaucoup de choses à se faire pardonner et que les excuses avaient constitué leur leitmotiv de ces derniers jours. Au moment de s’exprimer sur le micro de Ligue 1+, l’Autrichien s’apprêtait déjà à effectuer son deuxième changement de la partie, en remplaçant Paris Brunner par Fati, après un premier imposé par la blessure de Bamba (33e), signe que les 45 premières minutes ne lui avaient pas du tout plu.
On peut le comprendre facilement, puisque ce sont les Messins, venus avec un 6-3-1 en phase défensive bien peu sexy, qui ont pourtant ouvert le score, lorsque Sabaly a semé Jordan Teze pour servir idéalement Diallo dans la profondeur, lequel a trompé Köhn (1-0, 13e). Une entame qui n’était pas franchement ce qu’avaient pu espérer les supporters monégasques, impatients de voir la réaction de leur équipe, surtout que la formation lorraine a eu une énorme occasion de faire le break par Kouao (20e). Elle est tout de même venue, lorsque Takumi Minamino a centré pour Mika Biereth, qui s’est jeté et a marqué son premier but de la saison d’un tacle rageur pour égaliser (1-1, 28e). Puis elle est repartie et l’ASM a laissé le ballon à son adversaire et n’a rien proposé pour prendre l’avantage.
Au moins, les changements opérés par Adi Hütter ont eu l’effet escompté. Immédiatement après son entrée, Fati s’est montré décisif, comme à Bruges, en poussant au fond des filets un centre de Camara (2-1, 46e). Comme après son premier but, Monaco a choisi de laisser le ballon à son adversaire et s’est logiquement fait punir. Dans un geste d’agacement inexplicable, Minamino a plaqué Kouao au sol dans la surface et le penalty de Hein a remis les deux équipes à égalité (2-2, 67e). Et Sabaly, après avoir mis au supplice Dier, a raté une occasion en or pour permettre aux siens de virer en tête (70e).
Heureusement pour l’ASM, ses ressources, offensives particulièrement, lui ont permis de se libérer dans les dix dernières minutes. Ansu Fati a endossé ce rôle du messie venue tout droit de Barcelone, avec un but de la tête sur un service au cordeau de Diatta (3-2, 83e). Comme soulagée, l’ASM a fini par dérouler sur la fin de rencontre, et ce sont à nouveau les remplaçants qui ont brillé. Si Kouao a trompé son propre gardien sur un corner tiré par Camara (4-2, 86e), le cinquième et dernier but a été l’œuvre de George Ilenikhena, qui a profité d’un joli travail d’élimination de la part de la recrue Stanis Idumbo (5-2, 90e+3).
Le score est flatteur, mais il n’est pas certain que l’ASM et son entraîneur se contentent d’une telle prestation, pas plus que ses supporters. Face à la lanterne rouge, qui n’a toujours pas gagné le moindre match cette saison en championnat, les joueurs d’Hütter n’ont ni dominé leur sujet, ni rassuré. Fort heureusement pour eux, ils iront à Lorient samedi prochain, une autre formation mal classée (17e), contre lesquelles elle réussit à faire un carton plein depuis le début de la saison. Au moins, les points pris en début de saison ne seront plus à prendre. Et en attendant de proposer un contenu plus en adéquation avec ses ambitions, c’est au moins ça de pris.