Contre Lorient, samedi, la charnière centrale composée d’Eric Dier et Christian Mawissa, amputée de Thilo Kehrer après son expulsion injuste, a encore eu le mauvais rôle.
FLOPS

Eric Dier
Le défenseur anglais nous a donné l’impression d’un chalutier chahuté par les vagues dans le golfe du Morbihan. Et les nombreux signaux de détresse envoyés depuis quelques matches – encore sur cette rencontre, – vont devoir trouver une réponse, car ce n’est plus possible de le voir autant à l’agonie sur chaque ballon qui part dans son dos. S’il a bien réussi à contrer certaines frappes, il a été régulièrement dépassé dans la profondeur. Sur le premier but, l’appel de Bamba le met deux mètres derrière et peut reprendre sans être gêné. Sur le second, Pagis le laisse pantois et l’élimine avec une trop grande facilité.

Christian Mawissa
S’il fallait énumérer toutes les interventions qu’il aurait pu faire et qu’il n’a pas faites et celles qu’il a ratées, la liste serait aussi longue que le bottin (3e, 15e, 19e, 42e, 44e, 58e, 80e). On citera surtout sa passivité sur le second but, où il est en capacité de faire mieux à deux reprises, d’abord sur le déclenchement de l’action, où il peut aller serrer le passeur dos au but, puis en essayant de mettre vraiment le pied sur le slalom de Pagis.

George Ilenikhena
Sa jolie remise vers Biereth, hors jeu, d’une aile de pigeon à la 16e minute, nous a permis de nous rappeler qu’il était bien sur le terrain. Avant cela, il avait été fantomatique. Après cela, il l’est redevenu. Emprunté devant la sortie de Mvogo (32e), il n’a jamais été efficace dans le pressing en plus de rater de nombreux gestes techniques.

Jordan Teze
2 duels remportés sur 10, 1 ballon récupéré, c’est dire l’influence nulle du Néerlandais sur le milieu de terrain. Si on excepte son coup franc tiré dans une bonne zone et pas loin d’être repris par Kehrer (14e), ses coups de pied arrêtés, et corners notamment, ont été mal tirés. En retard sur de nombreuses situations (19e, 57e), il n’a pas su mettre le pied ou de l’impact pour peser dans l’entrejeu, comme sur le second but de Pagis, où il laisse l’attaquant faire ce qu’il veut (76e). Dans la construction, il n’a rien apporté et annihile même une bonne séquence de possession (12e).

Caio Henrique
Hormis son centre pour Biereth (3e), il a passé les trois quarts de son match sur le reculoir. Le Bris l’a forcé à utiliser la marche arrière à de nombreuses reprises et ce n’est vraiment pas sa qualité première. Il a été mis en difficulté sur chaque course effectuée dans son dos, ou chaque ballon transmis dans l’intervalle. Et il y en a eu beaucoup.

Mika Biereth
Il a raté deux gestes dans la surface, quand son contrôle de la poitrine sur un centre, certes difficile à maîtriser, de Caio Henrique a terminé dans les bras de Mvogo (3e), puis lorsqu’il manque le ballon sur une tentative de frappe en pivot (8e). Il a disparu de la circulation, ensuite, avec un pressing inconstant et des replis parfois insuffisants. Remplacé par Balogun après la pause.
Les autres notes
Philipp Köhn : 4/10
On pourra lui reprocher de ne pas avoir eu la main ferme sur l’ouverture du score ou encore de rester sur ses genoux sur le deuxième but. Deux situations sur lesquelles un gardien du gratin européen pourrait sans doute faire mieux et être vraiment décisif. Mais ce n’est pas son cas et c’est ainsi. Très sollicité, il a fait ce qu’il fallait le reste du temps avec de nombreux arrêts (19e, 42e, 44e, 80e, 85e). Il a été loin d’être le pire Monégasque sur la pelouse du Moustoir.
Thilo Kehrer : non noté
On ne peut que regretter son expulsion précoce et injuste et on peut raisonnablement penser qu’avec lui, cette équipe monégasque aurait été moins friable. Averti dès la 9e minute pour une charge alors qu’il a été déséquilibré dans un duel, il commet une erreur d’appréciation en faisant une obstruction (38e). Erreur d’autant plus que Vanderson avait été averti quinze minutes plus tôt pour une faute similaire. Jusque-là, il était parfaitement dans son match, aussi bien défensivement en se montrant vigilant pour venir couper devant Le Bris (15e) où pour passer devant Karim (34e) que dans l’utilisation du ballon, où il a allongé à bon escient.
Vanderson : 4/10
À l’exception d’un bon une-deux avec Minamino pour servir Biereth (8e), le Brésilien n’a pas réussi grand-chose dans l’aspect offensif, et a souvent dû centrer de loin. Il a très mal défendu dans les un contre un, dépassé notamment par Kouassi, ce qui lui vaut d’être averti (21e). Il part à l’abordage devant Karim (32e).
Mamadou Coulibay : 4/10
Comme Teze, il n’a jamais pesé sur cette rencontre, mais il a au moins eu le mérite de remporter quelques duels (4) et de récupérer un ballon de plus que son acolyte (2), notamment avec bon retour pour couper un contre (36e) ou encore un bon tacle dans la surface (75e). Mais c’est largement insuffisant et le résultat de la rencontre en atteste. Des placements approximatifs en étant souvent bien trop loin des Lorientais.
Takumi Minamino : 3/10
On l’a vu un peu partout sur le terrain et nulle part à la fois. Il a, pendant longtemps, été le seul Monégasque à prendre sa chance avec deux tentatives hors cadre. Il aurait au moins dû s’appliquer à l’attraper sur son lob car il avait du temps pour ajuster (37e). Sans doute Ruddy Buquet a voulu compenser après l’expulsion de Kehrer et n’a pas sifflé de pénalty pour une faute commise dans la surface sur Tosin (60e). Cela aurait été son deuxième en deux matches.
Krépin Diatta : 4/10
Il n’a pas réussi à répéter sa bonne performance comme lors de son entrée contre Metz. Le Sénégalais n’a pas eu d’impact défensivement, souvent coupable aussi de laisser des adversaires dans son dos sur les centres, mais il n’en a pas beaucoup eu non plus offensivement.
Folarin Balogun : 4/10
Entré en jeu à la pause, il a dû attendre la 89e minute pour avoir sa première opportunité, sur laquelle il se déchire et manque le cadre. On n’a pas vu grand-chose de sa part mais il a au moins le mérite d’obtenir un pénalty généreux.
Adi Hütter : 3/10
On est tenté de se montrer clément avec l’entraîneur autrichien, privé de tous ses milieux de terrain et avec une équipe qui s’est retrouvée à dix après 40 minutes de jeu. Mais même à onze contre onze, son système à trois n’avait cependant que moyennement convaincu, et à part un pressing intense pendant un quart d’heure, l’animation offensive a été d’une pauvreté confinant au néant.
