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Nonda : « Au début, on m’a demandé de faire du Trezeguet »

Shabani Nonda fait partie des attaquants marquants des vingt dernières années à l’AS Monaco. Arrivé à l’été 2000 pour remplacer David Trezeguet, pour une somme record pour l’époque (entre 130 et 140 millions de francs, ndlr), l’attaquant congolais a pourtant eu du mal à s’adapter la première saison, comme il l’a concédé dans un entretien fleuve accordé au site ligue1.fr : « Avoir cette chance de remplacer un champion du monde et d’Europe en arrivant à Monaco, je l’ai pris comme une reconnaissance de mes progrès depuis la Suisse. D’un autre côté, c’était aussi une pression d’arriver dans une équipe qui tournait très bien. Il me fallait montrer que j’étais à la hauteur. Car Monaco comptait beaucoup d’internationaux. En arrivant tout de même de Rennes, j’ai rapidement vu le niveau de joueurs comme Simone, qui a connu le grand AC Milan, de Gallardo ou encore Giuly… »

Pour l’ancien monégasque, les raisons sont simples à comprendre : « À mon arrivée, on m’a demandé de faire du copier-coller. C’est-à-dire de rester fixé devant pour faire du Trezeguet. C’était la première fois de ma carrière que l’on me demandait d’être un point fixe. De ne pas trop bouger. Car jusque-là, je me considérais plus comme un deuxième attaquant. J’étais libre de m’exprimer, de redescendre, d’aller sur les côtés…sans doute parce que plus jeune je n’ai pas toujours évolué à ce poste. Donc on me disait : « Tu ne bouges pas, les autres joueurs vont t’alimenter ». Au fond de moi, je ne voulais pas attendre qu’on m’alimente ! Cela me perturbait. C’est certainement la raison pour laquelle ma première saison a été un peu difficile (12 buts en 2001-2002). »

Deschamps en a fait un « killer »

Les choses vont s’améliorer notamment grâce à Didier Deschamps, arrivé lors de la saison 2001-2002 pour sa toute première saison en tant qu’entraîneur, même si celle-ci sera très mauvaise d’un point de vue collectif : « Didier avait compris quel était mon style et comment je pouvais m’exprimer le mieux. Dans son système en 4-4-2, il y avait donc deux attaquants, ce qui me donnait la possibilité de redescendre, de servir d’appui sans être obligé de rester immobile devant. L’association avec Dado Prso était bonne. Lui aussi aimait bien sa liberté. Avec des joueurs de couloirs comme Giuly et Rothen, je pouvais prendre la profondeur, ça fonctionnait très bien avec beaucoup de complicité. »

La deuxième (2002-2003, ndlr) sera heureusement bien meilleure : « Didier Deschamps y est pour beaucoup. Il entamait sa deuxième saison de jeune entraîneur. Il savait galvaniser l’équipe, nous faire travailler. Il a transmis cet état d’esprit du haut niveau ». Et pour Nonda, la transformation ne se fait pas attendre : « Je savais que j’avais des qualités de buteur mais si je suis devenu en quelque sorte un « killer » devant le but, c’est clairement grâce à lui. Ses conseils ont révélé ça en moi. Grâce à notre travail ensemble, une ou deux occasions me suffisaient pour réussir à marquer. Avant, je n’avais pas cette qualité, cette hargne de vouloir toujours marquer. »

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Il sera d’ailleurs récompensé du titre de meilleur buteur cette saison là, avec 26 unités, devant Pauleta, l’attaquant phare du PSG, bien aidé par ses coéquipiers, comme il l’a reconnu : « J’avais toute l’équipe derrière moi pour m’aider à marquer et battre Pauleta. Cela m’a facilité la tâche dans ce duel (Nonda a inscrit 9 buts lors des 6 derniers matchs). Nous n’en avons jamais parlé, mais je le sentais sur le terrain. Certaines fois, je voyais que les gars me cherchaient au lieu de tirer directement. »

« Je considère que l’AS Monaco était meilleure que l’OL »

Shabani Nonda, à propos du duel face à Lyon au début des années 2000

Si Shabani Nonda a pu finir meilleur buteur de Ligue 1 sur cette saison 2002-2003, il n’aura pas eu le plaisir de célébrer un titre de champion de France, et il en conserve des regrets : « Ce n’était pas juste ! Dans nos têtes, nous étions nous aussi un peu les champions. C’était dur à accepter…D’autant plus que nous avions gagné les deux confrontations directes face à Lyon (1-3, 2-0). Mais la défaite à Guingamp nous a fait du mal (3-1 en J37)… Elle avait eu lieu trois jours après la finale de la Coupe de la Ligue gagnée contre Sochaux (4-1). Nous ne l’avions pas vraiment fêté, mais nous ne pouvions pas nous empêcher de la savourer… »

Si l’OL a pu lancer sa série de titres au début des années 2000, Nonda considère que la meilleure équipe de France était bien l’ASM :  « Déjà, la saison précédente (en réalité en 2000/01), l’OL nous avait piqué la Coupe de la Ligue (2-1, a.p.). Sonny Anderson nous avait remis à notre place, car on se voyait déjà avec la Coupe. Alors cette saison (02/03), nous étions déterminés pour leur prendre le titre. Nous n’avions pas digéré cette défaite en finale. Je ne sais pas pourquoi, mais sur ces saisons je considère que l’AS Monaco était meilleur que l’OL. Que l’on avait un meilleur groupe. »

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