L’AS Monaco a réalisé une prestation aboutie pour vaincre le Paris Saint-Germain (1-0) une semaine plus tôt. Mais au-delà de cet exploit, le club de la Principauté doit surtout être capable d’enchaîner contre Brest, ce vendredi.
Il ne fallait pas tout retenir de la sortie de Thiago Scuro en zone mixte après la victoire contre le PSG. Les plaintes du Directeur général de l’ASM sur l’arbitrage traduisaient un ras-le-bol légitime sur cette question, mais le propos, vu la mansuétude dont avait bénéficié Lamine Camara plus tôt dans la soirée, semblait plutôt malvenu. Ce n’est de toute façon pas celui qui nous intéressait de la part de Brésilien mais plutôt sa pondération après avoir battu l’une des meilleures formations d’Europe : « C’est un succès important, mais c’est juste une étape, car chaque match ne vaut que trois points. De la même manière que nous n’avons pas paniqué face à la situation délicate que nous traversons ces dernières semaines, nous ne devons pas être euphoriques. »
Sur ce point, on peut difficilement donner tort au dirigeant monégasque. L’ASM a déjà réalisé quelques coups cette saison sans vraiment enchaîner, ou pire, en s’écroulant juste derrière. Une inconstance qui ne conduit pas à l’optimisme et à ce titre, le déplacement dans le Finistère, « un des plus difficiles de Ligue 1 » comme l’a qualifié Aleksandr Golovin, ressemble à un piège dont il faudra se départir. Sébastien Pocognoli a reconnu que le seul moyen de valider la victoire face au PSG était de ramener trois points de Brest : « Cette victoire contre le PSG prendra tout son sens si on fait un bon match contre Brest et que l’on s’impose. » Mais il sait aussi que les ingrédients pour cela seront aussi différents que ceux nécessaires face au PSG. « Nous allons nous déplacer dans un autre environnement, face à une équipe avec beaucoup de qualités physiques et dans l’impact dans les duels. »
C’est face à une équipe joueuse, qui ouvre et aime avoir la possession que les Monégasques sont les plus à l’aise. Mais la plupart du temps en Ligue 1, ce sont des équipes qui opposent une plus grande résistance athlétique et un bloc compact, comme Brest, et cela ne sied guère à l’ASM, souvent chahutée dans l’engagement. Depuis quelques années, c’est aussi cela l’ADN du club de la Principauté, de même que son inconstance. « Il veut qu’on soit plus réguliers sur le terrain », confiait Golovin en parlant de son entraîneur. Le Russe est, à bien des égards, un condensé de ce que peut faire et ne pas faire Monaco, comme l’a dit avec beaucoup de justesse Pocognoli. « S’il y en a bien un qui connaît l’ADN de l’AS Monaco, c’est lui. S’il peut mettre la constance au service de ses qualités, cela voudra dire que l’on aura un joueur de très haut niveau ! »
À l’image de l’ancien joueur du CSKA Moscou, les questionnements et les doutes entourent cette équipe du Rocher. Les performances réalisées cette année par les Monégasques posent forcément la question de leur réelle valeur. L’ASM vaut-elle vraiment ce qu’elle a montré contre le PSG ou plutôt son niveau affiché face au Paris FC, Lens ou Nantes ? Difficile d’y répondre, encore plus quand les blessures continuent de foisonner. Face à Paris, Pocognoli n’avait été privé que de deux éléments en défense centrale, en plus de la suspension de Zakaria, et cela avait permis d’y voir un peu plus clair. Mais à Brest, en plus de ces trois joueurs, il faut cette fois y ajouter les absences de Thilo Kehrer, Folarin Balogun et Ansu Fati. Ce sera encore un défi à relever.

