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Comment Monaco gère la période de ramadan

La période du ramadan est appréhendée de manière différente selon les clubs de Ligue 1. L’Équipe avait notamment donné quelques indications sur la façon dont il se gérait à l’AS Monaco mais Eurosport a donné de plus amples détails sur la gestion de cette période de jeûne chez les joueurs de confession musulmane, comme Wissam Ben Yedder. Dans le quotidien, le club précise que le suivi des joueurs est entièrement individualisé et l’on apprend d’ailleurs que certains joueurs pratiquent également le carême.

Sur le site Eurosport, on apprend qu’il n’y a pas véritablement de règle et que les joueurs le pratiquent de manière très individualisée, selon leurs besoins, comme le précise James Bunce, le directeur de la performance : « Certains le suivent totalement hormis les jours de match, d’autres le suivent aussi ces jours-là, il n’y a pas de règle. Si un joueur décide de faire le jeûne les jours de match, il faut bien sûr inclure d’autres étapes en amont pour protéger le joueur, qu’il soit suffisamment hydraté et nourri pour le match. Mais jamais nous n’imposerions aux joueurs de manger en jour de match. Ce sont des joueurs professionnels mais surtout des adultes qui font des choix par eux-mêmes, on est simplement là pour les aider et les accompagner dans cette démarche. »

La question de la déshydratation est essentielle, comme l’explique Raphaël Tourraton, le nutritionniste qui a remplacé Juan José Morillas, parti au PSG cet été : « Dans le contexte actuel et vu la région dans laquelle nous sommes, le principal défi est celui de la déshydratation. C’est ce qui va le plus impacter sur la performance. Malheureusement, sur ce sujet-là, il n’y a pas de recette miracle même si chaque joueur a sa façon d’appréhender cette période-là. Certains pratiquent par exemple le « mouth-rinsing », qui leur permet de se rincer sa bouche avec de l’eau sans l’avaler. C’est déjà un stimulus qui peut limiter certains effets de la déshydratation. »

L’ASM privilégie deux repas avant le coucher

Au réfectoire du Centre de Performance, l’ASM met à la disposition des joueurs des repas à emporter pour le soir. Mais pour les joueurs qui disposent d’un chef à domicile, des instructions sont transmises avec des propositions de repas, précise L’Équipe. Mais surtout, le club de la Principauté mise sur la pédagogie pour sensibiliser les joueurs à ne pas sauter le repas avant le coucher et éviter de manger en trop grande quantité lors de l’iftar, c’est-à-dire le repas qui casse le jeûne. « Quand ils cassent le jeûne, l’idée c’est qu’ils le fassent avec des aliments denses d’un point de vue nutritionnel, indique Tourraton. Typiquement, les joueurs qui vont casser le jeûne en ayant soif, je vais plutôt leur conseiller de boire des jus, des smoothies ou du lait plutôt que de l’eau. »

« L’idéal, aussi, est d’essayer qu’il y ait deux prises alimentaires avant le coucher, poursuit le nutritionniste. Cette rupture du jeûne et un autre repas. Le risque, notamment pour les jeunes, c’est qu’ils aient très faim et très soif au moment de casser le jeûne. Ils vont alors manger et boire de manière un peu compulsive. Ils vont se sentir calés et ne plus forcément avoir faim vers 22h-22h30 et iront se coucher. Ce qui fait qu’ils sauteront un repas voire un deuxième si on prend le scénario catastrophe où ils ne vont pas se réveiller ou avoir le courage de se lever pour manger. »

Le staff n’a pas constaté une baisse des performances

Avec le jeûne, la question de la performance se pose fréquemment et pour certains entraîneurs de Ligue 1, il semble rédhibitoire avec le haut niveau. James Bunce dément une baisse de performance ou une accentuation de blessures sur cette période : « On a énormément de chance puisque nous sommes l’équipe de L1 la moins touchée par les blessures actuellement. Donc on ne voit pas de réelle tendance chez nous. Et là encore, c’est très facile de relier ces blessures au jeûne. Mais la blessure est un phénomène complexe, avec de multiples facteurs. Cela peut être dû à la charge de travail à l’entraînement, à une blessure mal soignée en amont, au gazon, à un duel, à une mauvaise réception aérienne. Il faut être vraiment très fort pour identifier que la racine de la blessure vienne du ramadan. »

Sources : Eurosport/L’Équipe

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