Quantcast

Les notes de la saison : Minamino a renversé la vapeur

Cette saison, La Diagonale a procédé à la notation des joueurs après chaque match (45 minutes minimum). Qui s’est montré le plus performant et qui n’a pas été à la hauteur ? C’est l’heure du carnet de notes.

Minamino domine un podium surprenant

Après une saison totalement ratée, ils n’étaient probablement qu’une poignée à croire encore en Takumi Minamino. Sous la houlette d’Adi Hütter, le milieu offensif japonais a montré un tout autre visage sur cet exercice 2023-2024. Décisif à 15 reprises toutes compétitions confondues (9 buts et 6 passes décisives), Minamino a été l’un des grands artisans de cette saison achevée à la deuxième place du championnat. Après un mois d’août quasi parfait, il a connu une petite baisse de régime. Mais à son retour de la Coupe d’Asie en février, il s’est montré très régulier dans ses performances et précieux pour son apport au collectif. Avec une note moyenne de 5,88/10, c’est lui le premier de notre classement.

Comme dans le classement des notes L’Équipe, Minamino est suivi de très près par Maghnes Akliouche, qui obtient une note moyenne de 5,82/10. Sa saison avait débuté par quelques éclats, notamment contre Marseille (deux buts et une passe décisive), avant de connaître un coup de mou en novembre et en décembre. Mais en 2024, Akliouche a appris la régularité. Sa montée en puissance très soudaine et sa progression fulgurante ont été étonnantes en même temps que réjouissantes, et il est devenu un titulaire à part entière de cette équipe. Au total, il a été impliqué sur 12 buts (8 buts et 4 passes) et a fait de vraies différences, à l’exception de quelques (rares) performances un peu neutres dans la deuxième moitié du championnat.

Crédits photos : AS Monaco

Sans conteste, Wilfried Singo est la meilleure recrue de l’intersaison. L’Ivoirien, arrivé l’été dernier en provenance du Torino pour 10 millions d’euros et quelques bonus, a très rapidement mis tous les observateurs d’accord et se classe troisième de notre classement (5,75/10). Il a fait beaucoup de bien à l’arrière-garde asémiste, que ce soit comme défenseur axial dans une charnière à deux ou à trois, où même lorsqu’il a fallu dépanner dans le couloir droit. De son aveu, sa saison a été « parfaite », même si on peut nuancer par le fait que l’ASM est restée une défense largement perfectible longtemps, se classant seulement 7e meilleure défense du championnat avec 42 buts encaissés. Il n’a pas subi la mauvaise période de l’équipe du début 2024 puisqu’il était en train de renverser tout le continent africain à la CAN avec une Côte d’Ivoire revenue du diable Vauvert. Mais c’est peut-être aussi son absence qui a contribué à fragiliser l’édifice.

Golovin-Fofana, hiver mortifère

Solidement en tête du classement à la mi-saison avec une moyenne de 5,80/10, pourvoyeur délicieux de ballons et régulateur du jeu collectif, Aleksandr Golovin a réalisé une seconde partie de saison plus moyenne et irrégulière, ce qui le place à la 4e place (5,70/10). Quand Hütter cherchait la bonne formule pour relancer son équipe, le milieu de terrain russe a parfois fait les frais des changements de dispositifs en n’évoluant pas forcément à son poste de prédilection. Il s’en est globalement bien tiré et a su maintenir un bon niveau global, mais en perdant légèrement de son influence, alors qu’un Akliouche en a gagné. Son entorse à une cheville en avril lui a fait rater six matches dans une période où Monaco a retrouvé une grande forme, et il n’a pas pu en profiter.

Sur la troisième marche du podium lors de la mi-saison, Youssouf Fofana s’était montré convaincant lors de la phase aller du championnat. Mais il a chuté au classement après avoir enchaîné de mauvaises prestations pendant l’hiver, entre janvier et février. C’est d’ailleurs à cette période que la formation d’Hütter a réalisé sa pire série et que le navire a sérieusement tangué, et ce n’est sans doute pas un hasard si elle s’est conjuguée avec la mauvaise passe traversée par le joueur le plus utilisé (35 matches sur 37, dont 34 titularisations). Le niveau d’exigence s’est aussi logiquement élevé pour l’international français, capable de grandes performances (et de buts !) avec l’équipe de France.

Avec l’Euro approchant, Fofana s’est toutefois parfaitement repris pour finir le championnat en boulet de canon. Régulièrement dans nos tops, il a eu une influence considérable dans les bonnes performances de l’équipe, même si cela se ressent moins au regard de sa moyenne générale et de son classement (7e à 5,44/10), plombé par ces deux mois ratés. Wissam Ben Yedder (5,61/10) lui est notamment passé devant en augmentant sa moyenne, tandis que son compère du milieu Denis Zakaria (5,46/10), en baisse, a conservé les 2 centièmes de plus qu’il possédait déjà à la mi-saison. Ce sont d’ailleurs les deux seuls joueurs à avoir reçu un 9/10 en match, respectivement contre Rodez et contre Nice.

Le top 10 de la saison (18 matches minimum)

PositionJoueurMoyenne (sur 10)
1.Takumi Minamino5,88
2.Maghnes Akliouche5,82
3.Wilfried Singo5,75
4.Aleksandr Golovin5,70
5.Wissam Ben Yedder5,61
6.Denis Zakaria5,46
7.Youssouf Fofana5,44
8.Philipp Köhn5,18
9.Vanderson5,04
10.Guillermo Maripan/Thilo Kehrer5

La déception Balogun

Trois joueurs ont obtenu une moins bonne moyenne que Folarin Balogun : Chrislain Matsima (4,20), Myron Boadu (4) et Edan Diop (3,5). Les deux premiers ont fini la saison en prêt loin de la Principauté tandis que le troisième n’a eu que quelques minutes éparses à se mettre sous la dent. Avec un temps de jeu aussi conséquent (4,46 pour 24 notes), on peut donc dire que Balogun a été le joueur le plus mal noté de l’effectif. L’attaquant américain est le seul joueur à avoir reçu deux fois la note de 2/10 en match (Nice et Toulouse), et cela fait un peu tache, au vu du prix élevé de son transfert. Malgré tout, avec 8 buts et 3 passes décisives dans une saison que l’on pourra qualifier de décevante pour lui, cela autorise de grands espoirs pour la suite.

Autre joueur ayant obtenu un nombre de notes conséquent (18) et à ne pas passer la moyenne : Ismail Jakobs. Le latéral gauche affiche une évaluation de 4,83/10, affichant une fois de plus ses limites et ne semblant pas progresser. Il avait signé son premier match référence contre Reims (3-1, le 7 octobre), avec un but et une passe décisive, mais sans parvenir à confirmer ensuite. Il a montré un léger mieux sur ses trois derniers matches mais sa blessure qui a nécessité une opération à un genou l’a peut-être coupé dans son élan. Quoi qu’il en soit, la comparaison avec Caio Henrique reste toujours aussi douloureuse et celle avec Kassoum Ouattara (5,1/10 mais seulement 10 matches notés), arrivé de Ligue 2 en novembre sans avoir jamais évolué en L1, ne lui rend pas non plus service.

Majecki surpasse Köhn

Dans l’absolu, plusieurs joueurs ont obtenu de meilleures moyennes que les joueurs cités plus haut : c’est notamment le cas de Caio Henrique (6,14/10 pour 7 matches) ou encore d’Eliesse Ben Seghir (6/10 pour 4 matches), et on peut également citer Radoslaw Majecki (6,13/10). Mais le portier polonais n’a disputé que 15 rencontres sur les 37 jouées par l’ASM cette année, soit moins de la moitié, ce qui ne lui permet pas de figurer dans le classement. Reste que cette moyenne élevée permet de dénoter l’excellent niveau de performance affiché par l’international polonais (1 sélection en 2021). Majecki a accompli quelques prouesses en Coupe de France et cela a pu rassurer Hütter au moment d’en faire un titulaire courant février. Avec lui, Monaco a encaissé moins de buts et surtout obtenu davantage de clean sheets (7 en 15 matches contre 5 en 22 matches pour Köhn).

Philipp Köhn aura été probablement l’une des plus grosses déceptions de la saison. Recruté pour un montant compris entre 8 et 10 millions d’euros au RB Salzbourg, le gardien suisse n’a jamais donné de garanties dans le but, surtout sur la durée. Sa moyenne est pourtant loin d’être catastrophique et elle témoigne de sa capacité à réaliser de bonnes performances, comme au Havre, où son arrêt pour repousser un pénalty de Samuel Grandsir dans le temps additionnel a permis à l’ASM de prendre un point précieux. Mais le trop grand nombre d’erreurs commises, et en particulier celle face à Toulouse (le 18 février), a été la goutte de trop pour Adi Hütter et son staff, d’autant plus que la différence avec un Majecki beaucoup plus serein a été spectaculaire et n’a pas plaidé en sa faveur.

Les autres moyennes

JoueurMoyenne (sur 10)Nombre de matches notés
Caio Henrique6,147
Radoslaw Majecki6,1315
Eliesse Ben Seghir64
Eliot Matazo61
Saïmon Bouabré61
Breel Embolo5,52
Krépin Diatta5,2512
Mohammed Salisu5,2313
Mohamed Camara5,1513
Kassoum Ouattara5,1010
Mamadou Coulibaly52
Ismail Jakobs4,8318
Soungoutou Magassa4,6316
Folarin Balogun4,4624
Chrislain Matsima4,204
Myron Boadu41
Edan Diop3,52

Le coach

Adi Hütter : 5,59/10

Pour sa première saison sur le Rocher, Adi Hütter a plutôt emporté l’adhésion des supporters et observateurs, même s’il a pu montrer certaines limites sur le plan tactique, peinant notamment à rendre plus solide son équipe dans l’aspect défensif. Mais il ne s’est jamais caché, ni cherché d’excuses pour justifier les mauvaises performances. Il a su trancher dans le vif quand cela était nécessaire (Köhn/Majecki) et a fait appel à d’autres forces pour avancer (intégration de Perrinelle à son staff) et ces éléments lui ont permis de redresser la barre et atteindre les objectifs.

Les performances collectives

Les meilleures performances collectives

MatchNote de l’équipe
Monaco-Lens (3-0, 4e journée)6,5
Monaco-Strasbourg (3-0, 2e journée)6,3
Monaco-Paris SG (0-0, 24e journée)
Metz-Monaco, (2-5, 27e journée)
6,2
Monaco-Clermont (4-1, 32e journée)6,1
Monaco-Nantes (4-0, 34e journée)6

Les pires performances collectives

MatchNote de l’équipe
Rouen-Monaco (1-1, 6-5 aux t.a.b., 1/4)4,1
Monaco-Reims (1-3, 18e journée)4,2
Monaco-Toulouse (1-2, 22e journée)4,3
Paris SG-Monaco (5-2, 13e journée)4,4
Lille-Monaco (2-0, 10e journée)4,5

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.