Alors qu’il ne compte que quatre apparitions chez les pros, le milieu de terrain Pape Cabral plaît déjà beaucoup à son nouvel entraîneur, Sébastien Pocognoli.
« S’il continue comme ça, il sera le prochain de notre centre de formation à pouvoir se faire une place dans le milieu de terrain », s’est exclamé Sébastien Pocognoli. Le Belge parlait-il de Mamadou Coulibaly ou d’Aladji Bamba ? Non, plutôt de Pape Cabral. Le natif de Keur Massar au Sénégal n’a que 18 ans mais il a déjà impressionné son nouvel entraîneur, dont l’arrivée sur le banc de l’AS Monaco a rebattu les cartes. Certains joueurs ont su tirer leur épingle du jeu, comme Kassoum Ouattara, particulièrement en forme avec trois passes décisives sur les deux dernières rencontres. « Quand j’arrive dans un club avec mes idées, il y a forcément des profils qui se dégagent par nécessité et par qualité », expliquait le technicien belge à la fin de la rencontre face à Nantes pour évoquer le cas du latéral gauche.
Cette nécessité, on l’a aussi retrouvée au milieu de terrain, avec les nombreuses absences accumulées depuis de longues semaines. Et si Jordan Teze et Mamadou Coulibaly se sont mis en valeur au cours des derniers matches, Pape Cabral a lui aussi tapé dans l’œil de Pocognoli : « Je pense que Pape est un des joueurs qui m’a le plus séduit depuis que je suis arrivé, de par son attitude et sa concentration à l’entraînement. » Le vainqueur de la Coupe Gambardella 2023 semble même avoir supplanté Aladji Bamba dans la hiérarchie, alors que ce dernier avait pourtant fait forte impression à Auxerre (2-1, le 13 septembre), avant de se blesser aux ischios contre Metz (5-2, le 21 septembre) une semaine plus tard.
Une blessure qui, combinée au renvoi d’Adi Hütter début octobre, lequel était pourtant prêt à s’appuyer sur lui et en parlait en des termes élogieux, semble lui avoir fait perdre l’avance dont il disposait sur son compère de la formation, comme en atteste son absence dans le groupe pour la réception du Paris FC. En l’absence de Denis Zakaria et de Lamine Camara, tous deux blessés de longue date, il y a forcément des occasions de se montrer au milieu et même si Bamba a joué à Angers, Cabral, passé professionnel en février dernier, lui a ensuite été préféré sur les matches suivants, contre Toulouse et Nantes.
Arrivé en 2022 à La Diagonale, le centre de formation de l’ASM, celui qui est d’abord passé par le CS Mainvilliers, en région parisienne, compte près d’une centaine de matches avec les équipes de l’Academy et chacun de ses entraîneurs en a fait un titulaire. Idem dans les sélections jeunes de l’équipe de France. Des U16 aux U19 tricolores, Cabral totalise 34 sélections pour six buts inscrits et a aussi porté le brassard de capitaine à de nombreuses reprises. Sur le Rocher, il a été rapidement adopté par ses coéquipiers, qui le comparent volontiers à N’Golo Kanté. Avec des qualités assez proches du champion du monde 2018, qui était un temps annoncé à l’ASM durant l’été : « Il est déjà très mature pour son jeune âge, a la tête sur les épaules et est assez complet dans son rôle de contrôleur », expliquait Pocognoli.
Un rôle dont il a tenté de sortir un peu contre Nantes au moment de son entrée en jeu, ce qui n’a pas échappé à l’œil du Belge, qui l’a immédiatement recadré, non sans une certaine bienveillance : « C’est ce qui nous a peut-être d’ailleurs un peu perturbés à Nantes, car il a aussi pris l’initiative de monter lors du dernier quart d’heure, alors qu’on aurait espéré qu’il reste plus dans ce rôle. Mais ça lui a aussi permis de se créer deux occasions sur ces deux derniers matchs, et il aurait pu marquer son premier but professionnel. » Contre Toulouse, il n’était d’ailleurs pas loin de tromper Restes en fin de match. S’il est surtout présenté comme un profil défensif, Cabral n’a en effet jamais hésité à se projeter et prendre des risques, ce qui ne déplaira sans doute pas à son entraîneur, à condition de trouver l’équilibre. Pourquoi pas contre le Paris FC ?

