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Mitchell : « Une victoire en sept matchs, cela dit beaucoup de choses… »

Quelques jours après le limogeage de Philippe Clement, Paul Mitchell s’est exprimé sur la fin de saison cataclysmique de l’AS Monaco dans L’Équipe, qui a notamment conduit à se séparer de l’entraîneur belge : « En tant que coach, votre rôle est de guider l’équipe, d’être une source d’inspiration. Il faut aussi savoir être craint par vos joueurs, être capable de rassembler les talents individuels pour les faire performer collectivement. Une seule victoire sur nos sept derniers matches, cela dit beaucoup de choses… Une fois encore, avec le groupe que nous avions et notre profondeur de banc, nous aurions dû finir bien plus haut. »

Selon lui, Philippe Clement n’a pas su rassembler son équipe dans les moments-clés cette saison : « On a senti que l’équipe était dans l’incapacité de se remobiliser. Le coach n’est pas parvenu à ressouder les joueurs. Il y avait de la fatigue mentale et physique après avoir perdu ces deux matches clés (contre Leverkusen et Lens, ndlr). Oui, l’entraîneur est le leader de l’équipe. Oui, il est le responsable principal des résultats. » Mais prendre cette décision n’a pas été facile pour l’Anglais : « Il a fallu trancher. Ce n’était pas un choix facile parce qu’il a réalisé de très bonnes choses. Mais avec ce qu’on a vu en fin de saison, il n’y avait pas d’autre choix. »

« Le vestiaire s’est effrité »

Paul Mitchell

Si Mitchell engage la responsabilité du coach dans cet échec, il pointe d’autres facteurs qui ont provoqué la chute du club au classement, à commencer par un vestiaire qui s’est désuni au fil des semaines : « Le vestiaire s’est effrité et est devenu individualiste alors qu’en février, Thierry Henry disait encore dans une interview qu’on était l’équipe avec le jeu le plus structuré. (…) Les joueurs ont aussi leur part de responsabilité, tout comme le coach puisqu’il était le leader. » Et le directeur sportif a aussi épinglé le capitaine Wissam Ben Yedder : « Je pense que chacun a sérieusement besoin de faire le point sur l’impact qu’il a eu et Wissam s’inclut évidemment là-dedans, en tant que capitaine. On prendra ensuite les bonnes décisions pour la saison prochaine. »

Lire aussi : Mitchell n’a pas fixé de date pour son départ

Pour autant, Paul Mitchell ne s’est pas dédouané de ses propres responsabilités et a admis que le timing de l’annonce de son départ avait sans doute eu des conséquences plus graves qu’imaginé : « En tant que directeur sportif, je suis responsable. (…) J’ai dit à l’équipe hier que j’avais aussi ma part de responsabilité. Mais c’est un choix personnel. Cela fait près de huit ans que je suis éloigné de ma famille, c’est trop long. J’ai une femme et deux enfants. Parfois, on mésestime le niveau d’impact qu’une information peut avoir au niveau émotionnel, et donc sur la performance. Si on analyse après coup, c’est un facteur qui a pu contribuer [à la chute de l’équipe]. Mais ce ne peut être qu’un des facteurs. »

Mitchell part « avec l’impression d’avoir fait [s]on travail »

Si Mitchell est déçu de cette saison, et estime que « cette sixième place après deux podiums est douloureuse », il pense cependant avoir atteint les objectifs qui lui avaient été fixés à son arrivée : « J’ai été embauché à une période où l’AS Monaco et le Cercle Bruges étaient dans une réelle détresse. J’ai été nommé pour reconstruire. Ça n’a pas été facile mais je sens avec l’Académie, notamment la victoire en Gambardella, la progression du groupe, le niveau des débutants, qu’on est reparti dans la bonne direction avec l’éclosion de jeunes talents français (Eliesse Ben Seghir, Edan Diop). Il y a les ventes de joueurs, les performances, le fait d’être retourné deux fois sur le podium. »

Avec Mitchell, Monaco s’est relevé de deux saisons erratiques, ce qui, selon ses dires, donne du crédit à son bilan : « Je pars avec l’impression d’avoir fait mon travail. Après, est-ce que j’aurais voulu battre Paris en finale de la Coupe de France (0-2, le 19 mai 2021) ? Oui. Est-ce que j’aurai voulu retrouver la Ligue des champions ? Oui. Mais au vu du contexte et avec l’objectif de redevenir compétitif, j’ai été le garant de la santé financière du club. Je pense avoir atteint les objectifs. Est-ce que cette saison me donne des regrets ? Évidemment, je suis très déçu. Mais si je regarde la photo dans son ensemble, tout ce qu’on s’était fixé comme objectif a été exécuté. »

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